Le 1er et 2 décembre, je vous invite à participer au vote de la désignation du candidat aux élections législatives et à soutenir le ticket formé par Christophe Caresche et Myriam El-Khomri et je vais expliquer ici les raisons qui m’amènent à le faire.
Vive les primaires partout.
Tout d’abord, je suis plutôt satisfait qu’il y ait une « primaire ». Après le succès des « grandes primaires », je pensais naïvement que l’esprit de la saine compétition soufflerait sur le PS et que les primaires deviendrait la règle. Il y en a dans la moitié des circonscriptions comme la dernière fois et comme lors des municipales. Ce n’est pas pour moi le révélateur de la « division » et d’une moindre « légitimité » de x ou y mais au contraire le signe d’une bonne santé et vitalité démocratique.
Cette fois notre député sortant est soumis à contestation et à challenge. Il n’y a pas là crime de lèse majesté, mais simplement la juste et normale reconnaissance du fait démocratique. En démocratie la compétition et le choix doivent être la règle. D’ailleurs François Hollande a une légitimité incomparable en ayant obtenu 57% de 3 millions de votants. Elle aurait été bien plus faible s’il avait fait 80% de 300 000 votants ou des seuls adhérents si aucun challenger sérieux ne s’était présenté face à lui !
Le choix de la suppléance.
Je vais commencer ici par le point de petite incompréhension avec la démarche de Christophe Caresche. Laurence Goldgrab a choisi de ne pas rempiler et il y avait donc un choix pour la remplacer. Je salue d’ailleurs la démarche de Laurence et je lui exprime ma gratitude pour ces belles campagnes de 1997, 2002 et 2007. Pour remplacer Laurence, il y avait 4 possibilités pour Christophe Caresche : Afaf Gabelotaud et Catherine Joly avaient l’une et l’autre fait part de leur disponibilité. Pour ne pas avoir à trancher ce dilemme cornélien, il a choisi de susciter une troisième candidature en la personne de Myriam El Khomri. Maya Akary a enfin fait part tardivement de son souhait de l’être également, avant de finalement déposer sa candidature en titulaire avec un camarade qui n’a rien à voir avec la circonscription en suppléant.
Je m’attendais à un autre choix de la part de Christophe Caresche et à un autre geste après avoir vécu plusieurs moments d’affrontement :
- un congrès 2008 plus que pénible avec un éclatement en multiples motions suivi d’un éclatement des mêmes motions en leur sein (notre section avait le rare privilège d’avoir 2 leaders de motions dont Christophe Caresche),
- une primaire 2011, qui s’est terminée dans notre section par un clivage entre une grosse moitié de militants ayant fait campagne pour Martine Aubry - victorieuse localement, perdante nationalement et que Christophe Caresche a soutenue - et une plus petite moitié de militants ayant fait campagne pour François Hollande - gagnant nationalement et perdant localement. Tandis que la percée d’Arnaud Montebourg généralisée dans tous les terriroires et nationalement est également à prendre en compte. Après ces moments de divisions, il me paraît toujours sain de jouer les logiques de rassemblements et de retrouvailles.
C’est la raison pour laquelle la candidature d’Afaf Gabelotaud me paraissait pour le moins naturelle. Afaf a été une des premières à s’engager en faveur de François Hollande dans cette campagne des primaires dans le 18ème. C’est une des révélations de l’équipe municipale élue en mars 2008. Son engagement, sa passion et son sens des autres ont d’ailleurs été particulièrement appréciés au cours de la campagne de François Hollande à Paris. Sa très belle « prestation » du meeting de François Hollande dans un Trianon plein à craquer a mis en valeur ses très belles qualités politiques indispensables dans une campagne électorale. Pour autant je ne veux pas opposer Myriam et Afaf. Je mesure chaque jour dans l’équipe de « Paris » les qualités aussi indiscutables de Myriam El Khomri. Il ne s’agit pas ici d’une question de personne. Christophe fait référence à la notion de rassemblement dans sa lettre. Je le dis tranquillement, c’est Afaf qui incarnait le rassemblement nécessaire dans le moment que nous vivons après les primaires. D’autant plus en raison des gestes politiques qui ont été fait par la direction de notre parti au niveau national en concédant aux Verts des circonscriptions essentiellement visées ou détenues par des responsables qui avaient choisi de soutenir François Hollande ou Arnaud Montebourg, montrant d’ailleurs ainsi que les menaces qui ont été faites en juin auprès des élus et responsables qui refusaient de soutenir la première secrétaire ont bien été mises à exécution. Cette façon de procéder devra être balayée par les militants au prochain congrès. Si j’attendais un geste vis à vis de ceux qui se sont engagés en faveur de François Hollande, je constate par ailleurs que sur les 3 binômes proposés au suffrage dans la 18ème circonscription, 2 ont voté pour Martine Aubry et 1 pour Arnaud Montebourg. Pas un seul des 6 noms affichés dans notre compétition n'a voté pour François Hollande au premier tour.
Pour autant je finirais par 2 remarques sur la question de la suppléance. D’abord je souligne avec beaucoup de bonheur que sur les 4 éluEs qui pouvaient accompagner Christophe, 3 sont issus de ce qu’on appelle la diversité. Je ne suis pas sûr qu’une telle situation se produise dans beaucoup de sections. Le 18e a eu un temps d’avance et le conserve largement. Les élus du 18e issus de la diversité ne sont pas des « potiches » mais des élus exemplaires qui font de l’équipe du 18e une très belle équipe riche de potentiels pour la suite.
Autre remarque plus badine. Une fois exprimé ce qui devait l’être sur cette question, je me permets également de dire que la suppléance reste une position avant tout symbolique et d’affichage. Certes l’heureuse élue a la possibilité virtuelle de devenir un jour député, mais en attendant cette « possibilité », le moment de la suppléance dure ce que dure la campagne. Je crois qu’il est nettement plus important de se battre pour savoir qui doit être conseiller de Paris, conseiller territorial, conseiller régional ou autres qu’un titre éphémère et ronflant sur une affiche.
Le choix du titulaire passe avant tout.
Si j’attendais un autre geste de Christophe Caresche, je veux maintenant souligner que nos adhérents rendraient un bien mauvais service au PS s’ils faisaient un autre choix que de le reconduire. Je ne vais pas détailler ce qu’a été son travail parlementaire, il l’a fait encore mieux lui même. Christophe a choisi d’abandonner son mandat d’élu parisien (il était déjà un excellent adjoint au maire de Paris et pouvait espérer jouer un rôle de tout premier plan dans l’exécutif parisien) pour se consacrer entièrement au mandat de parlementaire. Il est un exemple remarquable des bénéfices du non cumul des mandats. Il fait partie des députés les plus présents, les plus actifs et les plus reconnus dans le groupe socialiste à l’Assemblée. Son niveau d’expertise accumulé sera précieux au groupe socialiste dans l’hypothèse où la gauche gagne dans quelques mois. Je dirais même indispensable. Je pense notamment à ce qu’il porte sur les questions énergétiques dont on mesure chaque jour qu’elles seront au cœur de l’agenda politique des 10 prochaines années. A 51 ans, Christophe a beau solliciter un 4ème mandat, il reste parmi les plus jeunes élus de cette Assemblée. Si la question du renouvellement reste fondamentale, et j’ai déjà eu l’occasion de la soulever à plusieurs reprises, je trouve un peu fort de café qu'elle vienne se poser sur Christophe alors que d'autres circonscriptions à Paris mériteraient une bien plus vive attention.
Reconduire Christophe Caresche c’est sauver le combat sur le non cumul à Paris.
Je me suis déjà exprimé sur ce qui s’est passé à Paris, mais je veux revenir sur une des conclusions. Les principales victimes de l’accord EELV aussi bien des écologistes que des tripatouillages habituels de courants sont à Paris trois députés qui à l’instar de Christophe avaient choisi d’abandonner leur mandat de Conseiller de Paris, de maire d’arrondissement ou d’adjoint au maire de Paris pour se consacrer à leur mandat unique de parlementaire. 3 sur 6 c’est un pur scandale et quand on sait que les mêmes qui ont conduit à ce résultat se sont roulés par terre pour que l’amendement de JBC qui a été plébiscité par 67% des militants parisiens ne soit pas appliqué à Paris et que les maires d’arrondissement puissent ainsi continuer à cumuler tranquillement. Si à ce tableau de chasse incongru, on ajoutait Christophe Caresche, les 4 députés ayant choisi de ne pas cumuler se retrouveraient le bec dans l’eau, pendant que les députés-maires pourront continuer à cumuler tranquillement en attendant qu’un nouveau les rejoignent. Si notre parti continue à marcher sur la tête et à donner de tels signaux politiques, nous offrirons alors sur un plateau la mairie de Paris à Cécile Duflot, plus sûrement encore que l’accord vient d’y contribuer. Par ailleurs, d'un point de vue plus local, Christophe Caresche est le seul des 4 parlementaires du 18ème à s'être appliqué la règle du Non cumul des mandats. Le premier a avoir enclenché ce mouvement étant Bertrand Delanoë qui lui s'était démis de son mandat de sénateur le jour où il est devenu maire de Paris.
Enfin, nous sommes à quelques mois d’une double élection nationale. Les élections législatives sont très importantes et donneront le ton des 5 ans de gouvernement. Notre parti doit s’appuyer sur des députés qui bossent et qui bosseront. Le challenge sera par ailleurs difficile face à EELV dans cette circonscription où il y avait quasi égalité lors des dernières élections régionales. Cette élection n’est pas un moment de pré-sélection des futurs conseillers de Paris et cet enjeu me paraît bien au dessus des petits calculs, des petites ambitions et des appels lancés sur le mode « au secours la section des grandes carrières existe !!!! ». Pour ma part, je préfère le sérieux, le concret et le solide.
Le 1er décembre, je vous invite donc à voter pour le tandem Christophe Caresche et Myriam El-Khomri.