Madame la Maire, chers collègues,
Cette délibération vise à soutenir 18 associations, agissant dans les quartiers populaires d’une part, investissant l’espace public d’autre part. Ces deux objectifs imbriqués sont tout à fait opportuns et me donne l’occasion de rappeler, au nom de mon groupe, que l’espace public est un enjeu majeur de nos politiques publiques.
Effectivement, l’espace public ne doit pas être un lieu neutre, vide et inactif. C’est bien tout le contraire. Je me réjouis donc que des associations engagées se saisissent des ces lieux pour mener à bien des projets d’intérêt général. Ces initiatives sont donc bien évidemment à saluer et à développer. Je salue les associations, qui au quotidien, donnent de la vie à nos quartiers populaires, souvent en proie à de nombreuses difficultés, notamment financières. La Ville souhaite une égalité des ses territoires et davantage de solidarité : elle peut compter sur la richesse et la vitalité de ces acteurs de terrain.
Par ailleurs, encore trop nombreux sont ceux qui associent, de manière systématique et caricaturale, les quartiers populaires à des quartiers sales, abandonnés, sans vie. Nous ne nions pas l’existence de telles difficultés, mais en faire l’alpha et l’oméga des quartiers populaires serait une erreur. Les associations qui agissent au sein de ces quartiers par l’occupation de l’espace public le prouvent. Elles font preuve d’imagination et dévoilent toutes les potentialités dont regorge l’espace public. Nous devons nous poser les questions des nouveaux usages de l’espace public, qui se développent depuis très longtemps : dynamiques économiques, infrastructures, nature en ville. Les associations fourmillent d’idées, aidons-les.
En effet, l’espace public est un lieu de toute les possibilités et vous le soulignez dans votre délibération : en parallèle des nouveaux usages, je pense à des usages plus classiques, à l’animation, à l’embellissement, à la végétalisation, aux projets de street art notamment. Il est également espace de débat et d’échange, lieu de rencontres. Ces projets montrent à quel point les associations sont pleines de vie et d’idées. Regardons les Fourmis vertes du 18e qui souhaitent sensibiliser aux déchets et à la propreté dans le quartier Charles Hermitte ou encore Culture Pas sages qui entend mettre en place des ateliers artistiques dans l’espace public dans les 18, 19 et 20e. Ce sont des projets très localisés, au plus près des habitants, ce qui leur donne un caractère concret. Les autres projets portent la même ambition. Et c’est ce dont ont besoin les quartiers populaires, d’actions résolument concrètes, utiles et efficaces. J’ai d’ailleurs pu mesurer depuis longtemps comment les initiatives citoyennes ou associatives prises dans l’espace public pouvaient aussi faire reculer ou déplacer des occupations indésirables de l’espace public, je pense notamment aux phénomènes de prostitution ou de trafics de toxicomanie.
Par conséquent, il serait bon, au regard de ces enjeux multiples, de pouvoir faire dialoguer et rencontrer ces associations déjà engagées dans un dessein commun. Cela permettra de favoriser les échanges d’expériences, de points de vue, d’idées. Cela ne peut qu’améliorer leurs projets. Créons des synergies. Par ailleurs, outre les aider financièrement, il me semble indispensable de communiquer davantage sur leurs actions au niveau local, car souvent soit il s’agit d’un public déjà averti, soit il s’agit d’un public arrivé par hasard.
J’aurais l’occasion de défendre mon vœu sur la piétonisation un peu plus tard, qui est en lieu avec cette problématique de l’espace public, mais je souhaitais réaffirmer l’engagement de mon groupe dans les initiatives populaires, de terrain, favorisant le partage, l’engagement et la rencontre dans l’espace public et ailleurs. Je demande en effet que des zones piétonnes puissent être développées, notamment dans le 18e afin de rendre aux Parisiens une partie de ce qui leur appartient.
Je vous remercie.