Conseil de Paris des 12, 13, 14 et 15 décembre
Budget 2017
Madame la Maire, mes chers collègues,
Les collectivités territoriales ont une base de recettes traditionnelles avec les ressources fiscales locales et les emprunts bancaires.
Mais la baisse de la DGF et l’augmentation de la péréquation doivent nous conduire à réfléchir à d’autres moyens de financement pour dessiner pleinement les traits du projet que les Parisiens ont choisi pour leur ville.
Pour les élus du groupe RGCI, il ne faut rien s’interdire pour rechercher de nouvelles recettes.
Le recours au mécénat se développe dans de nombreuses collectivités. Et même dans notre Ville
Mes chers collègues, cette pratique que nous mettons aujourd’hui en avant n’est pas nouvelle. Son nom fait même référence à un homme d’Etat romain célèbre pour avoir consacré sa fortune à la promotion des arts.
Paris l’utilise déjà, notamment pour le financement de projets culturels. Mais nous devons objectiver plus largement cette ressource par une stratégie transparente, lisible, et cohérente.
La recherche de financements privés doit être un travail à part entière et quotidien. La loi autorise de recourir à cette manne financière, dans d’autres domaines que ceux couverts aujourd’hui.
Je pense notamment à la lutte contre les précarités ou encore à l’insertion professionnelle. D’autres collectivités ont passé le pas, Paris a totalement les moyens de le faire.
Car nous ne devons pas perdre de vue que nous sommes aujourd’hui en concurrence dans l’obtention de tels fonds. Nous ne sommes pas les seuls à rechercher des mécènes.
Nous devons donc professionnaliser notre approche. Il est nécessaire de se positionner, de mettre en place une stratégie, de comprendre les attentes des mécènes pour proposer des projets pertinents.
C’est là l’objet du vœu que nous portons dans ce débat.
Il est nécessaire de penser globalement nos projets, sur le long terme, en lien avec les priorités que nous avons pour Paris. Il est nécessaire de faire état d’une stratégie claire de mécénat.
Les motivations qui doivent nous entrainer sur cette voie sont diverses :
- C’est une source de financement dont il ne faut pas se priver.
- C’est également un vecteur de dialogue avec notre tissu économique local.
- C’est enfin une manière de promouvoir l’identité de notre territoire dans le montage de projets innovants pour tous.
D’ailleurs, nous souhaitons que dans ce cadre la ville puisse réfléchir à une stratégie de mécénat en deux volets : pour les projets d’ordre parisien mais aussi pour des projets en arrondissements.
Les citoyens sont plutôt favorables à cette approche. Une étude en 2014 du cabinet Ernst and Young faisait état de 74% de français favorables à cette idée. Notre Ville doit faire toute sa place au mécénat.
D’ailleurs rien ne nous empêche d’intégrer dans notre stratégie des clauses sociales ou environnementales. C’est une réflexion que nous pourrions mener ensemble.
Une autre possibilité s’offre également à nous : le financement participatif. Il faut saisir la décision du législateur, qui a ouvert le champ du financement participatif aux collectivités territoriales.
Paris doit expérimenter les nouveaux usages de la société et considérer le crowdfounding et le crowdlending comme des moyens réels et crédibles de financement.
Créer une grande opération de crowdfunding territorial, mixant des partenaires privés et publics par exemple, est un levier innovant et pertinent pour aider des projets solidaires à se concrétiser, au service du dynamisme et de l’attractivité du territoire.
C’est aussi une occasion de co-construction avec les citoyens en suscitant l’implication citoyenne de chacun.
Pour conclure mon propos, je dirais que ces deux approches sont une façon nouvelle de nouer des liens avec les entreprises comme avec les citoyens. Ce sont des outils innovants au service de l’intérêt général et de l’attractivité du territoire.
Il serait dommage de se priver de toutes ces opportunités.
Je vous remercie.